Re: NostaLoustic
Nostaloustic 11 - la Fugue du petit Poucet
Salut les Loustics!
Aujourd'hui, je vais vous narrer le récit d'un conte musical adapté d'une nouvelle adaptée elle-même d'un conte traditionnel. Nous sommes en 1986, et en cette époque reculée, il n'y a encore qu'une seule trilogie de Star Wars et le cinéma hollywoodien n'a pas encore pris l'habitude de recycler ad nauseam ses licences les plus juteuses.
Pourtant, c'est bien en cette année qu'un groupe d'artistes décide d'adapter en conte musical une nouvelle de Michel Tournier de 1979, "La Fugue du Petit Poucet", qui apparait dans le recueil "Sept contes" (on y trouve aussi Barbedor, la Mère Noël, la Fin de Robinson Crusoé, etc.). Prenant le contrepied de Charles Perraut, Tournier adapte à la mode hippie le conte bien connu, en renversant les rôles : Monsieur Logre est le gentil, tandis que le père du Petit Poucet joue le "méchant" de l'histoire (alors que dans le conte d'origine, il abandonne ses enfants dans la forêt pour ne pas les voir mourir de faim sous ses yeux, ce qui est quand même plus sympa ).
Probablement inspirés par le "Emilie Jolie" de Philippe Chatel, les auteurs du conte musical font appel à une multitude d'artistes connus : on y retrouve ainsi Richard Gotainer, Alain Souchon, Fabienne Thibaut, Renaud, Jacques Higelin pour les plus connus. Entre les chansons, la narration est assurée par l'inoxydable Michel Drucker.
De fait, le vinyle est devenu un collector, rien que pour ses artistes! Les chansons sont pour la plupart très réussies et on pouvait entendre la plupart d'entre elles sur Muppies FM, sur Superloustic, et encore aujourd'hui sur : mais si vous ne connaissez pas le conte, je suis sûr que vous n'aurez pas deviné qu'elles faisaient partie du même album!
L'histoire, en revanche, oscille entre le bizarre, le déprimant et la leçon sentencieuse sur les bienfaits de Dame Nature.
Dans une ferme située dans une campagne printanière et bucolique vivent le Capitaine Poucet, commandant des bûcherons de Paris (sisi, ça existe: il y a trois arbres, donc il faut des fonctionnaires municipaux pour les couper), sa femme et leur fils, Pierre. Oui, un seul enfant, car contrairement au conte, l'autoritaire Capitaine Poucet suit scrupuleusement les instructions du planning familial.
L'histoire commence lorsque le hiérarque annonce à sa famille une joyeuse nouvelle : pour Noël, ils vont déménager au 23ème étage de la Trump Tower, avec électricité, eau courante, air conditionné, moquette allergène et tout le toutim! Et Richard Gotainer d'entonner : "Je suis le capitaine des bûcherons, j'aime les arbres en rondelles de saucissons".
Mme Poucet, ménagère de moins de 50 ans, est moyennement convaincue mais elle finit par se ranger à l'avis de son mari et va faire la vaisselle. Fabienne Thibaut chante "D'accord d'accord pour le confort, d'accord d'accord mon mari d'accord, c'est toi le plus fort.".
N'oublions pas, nous sommes en 1986 et les femmes n'ont pas encore le droit de vote.
Pierre, lui, voulait de nouvelles bottes pour Noël pour aller se promener dans la campagne, mais son père, habile stratagème, lui propose plutôt une télé couleur, car il sait ce qui est bon pour les enfants. Pierre chante qu'il ne veut surtout pas d'ascenseur, car ils lui font mal, mal, mal au cœur.
Il décide donc de s'enfuir en cachette. Contrairement au conte, il ne prend pas de petits cailloux blancs car il n'a pas l'intention de rentrer à la maison : mais avant de partir, il libère les lapins de leur clapier. Ceux-ci se mettent à entonner "C'est nous la compagnie des lapins bl..." (attends, euh... non, je me suis trompé de conte) "Lorsque l'on voit une tour grise, on la peint. Je la peins, tu la peins, on la peint : normal puisqu'on est des lapins."
N'oublions pas, nous sommes en 1986 et l'humour se résumait à Jean Roucas et Michel Leeb. Laurent Ruquier n'avait pas encore inventé le calembour de qualité.
Pierre fait de l'autostop et finit par rencontrer un routier sympa joué par Renaud qui le prend en charge dans son poids lourd, car dans son rétro-rétroviseur, il est bien trop, bien trop rêveur. C'est effectivement un drôle de camionneur, puisqu'il finit par laisser Pierre sur le bord de la route en pleine nuit au milieu de la forêt de Rambouillet.
N'oublions pas, nous sommes en 1986, et tout le monde adorait l'Aventure des Ewoks, où des enfants se retrouvent seuls et abandonnés dans une forêt.
Pierre s'enfonce dans la forêt et, tombant de sommeil, il entend des bruits inquiétants et des hurlements lugubres. Michael Jackson surgit alors dans les ténèbres...
(Bon, il faut vraiment que je relise mieux mon script pour la prochaine fois...).
Non, Pierre rencontre sept petits filles qui l'emmènent dans le chalet de leur père, M.Logre, en chantant une drôle de comptine "Dans la maison de M.Logre, je me suis fait manger... un pied".
M.Logre est plutôt sympa, en fait : il invite Pierre à manger et lui sort un menu tout droit extrait d'un catalogue Naturalia. Après le repas, il prend une guitare et la voix de Jacques Higelin pour chanter que quand ils étaient touts petits, Poucet et Logre étaient de grands amis qui s'éclataient à couper les espèces d'arbres les plus protégées pour bâtir des cabanes en bois. Il a cependant appris à aimer les arbres et finit par changer d'activité (probablement après avoir fait un séjour en cabane, justement).
Après une bonne nuit de sommeil, les flics débarquent ("22, v'là les flics, envoyons la musique, ayons l'air naturel, jouons à la courte échelle.") pour arrêter Logre, accusé de ne pas avoir envoyé ses filles à l'école. Mais avant de les suivre, Logre a le temps d'offrir à Pierre sa belle paire de bottes. Pierre ne semble pas surpris de voir son père derrière les gendarmes, et le Capitaine Poucet s'exclame "Ah, te voilà, toi, j'en étais sûr! Monte dans la voiture!"
(Euh, attends, attends, là, il faut qu'on m'explique parce que là, on dirait que l'histoire a été écrite par un scénariste de "24 heures chrono" ou d'un film DC comics. Comment se fait-il que le Capitaine Poucet sache que Pierre est justement là, chez son ancien meilleur ami, situé à des kilomètres de sa ferme? Et pourquoi a-t-il été autorisé à suivre une opération de police dont l'objet n'a rien à voir avec la recherche de son gamin? N'oublions pas, on est en 1986 et Pierre n'a pas encore de tracker dans son smartphone!)
La fin est super : dans la Trump Tower, le Capitaine Poucet et sa femme regarde Patrick Sébastien à la télé tandis que Pierre est seul dans sa chambre. Il sort les bottes de dessous son lit, les enfile et se voit "comme un immense maronnier suspendu dans le ciel bleu". Le narrateur nous explique qu' "il est immensément heureux".
Car oui, ce sont des bottes VR, qui simulent parfaitement la réalité, de sorte qu'on n'a plus besoin d'aller dans la vraie nature. Plus tard, Pierre s'achètera une PS4 et un Oculus Rift, et vivra comme un geek reclu, ce qui, en 1986, était donc considéré comme le sommet de l'épanouissement personnel. Happy End!
L'eusses-tu cru?
- La musique est composée Claude Engel, guitariste multiforme qui travailla pour les plus grands : Aznavour, Gainsbourg, Cosma, Cabrel, les Sex Pistols, etc. Mais il est surtout connu pour avoir composé la quasi-totalité des titres de Richard Gotainer avant 2000. Sa touche synthé, ludique et zazou, si caractéristique, est d'ailleurs parfaitement reconnaissable dans la Fugue du Petit Poucet (en particulier dans le premier titre, chanté par Gotainer, qui ne déparerait pas s'il était sur un album du chanteur).
- Bon, le coup de reprendre la formule "Emilie Jolie" pour essayer d'en reproduire le succès, ça pourrait faire un peu "intéressé" sur les bords. Mais en réalité, le 33T a été vendu au profit d'un organisme caritatif, Enfant-retour, qui aidait à retrouver les enfants disparus, d'où la thématique assez particulière du disque...
Les loustics, c'est tout pour cette fois-ci. Comme toujours, vos avis et souvenirs sur le sujet du jour sont les bienvenus! Pas d'excuse cette fois-ci : vous connaissez forcément ces chansons!
A la prochaine dans Nostaloustic, et bon week-end sur
Salut les Loustics!
Aujourd'hui, je vais vous narrer le récit d'un conte musical adapté d'une nouvelle adaptée elle-même d'un conte traditionnel. Nous sommes en 1986, et en cette époque reculée, il n'y a encore qu'une seule trilogie de Star Wars et le cinéma hollywoodien n'a pas encore pris l'habitude de recycler ad nauseam ses licences les plus juteuses.
Pourtant, c'est bien en cette année qu'un groupe d'artistes décide d'adapter en conte musical une nouvelle de Michel Tournier de 1979, "La Fugue du Petit Poucet", qui apparait dans le recueil "Sept contes" (on y trouve aussi Barbedor, la Mère Noël, la Fin de Robinson Crusoé, etc.). Prenant le contrepied de Charles Perraut, Tournier adapte à la mode hippie le conte bien connu, en renversant les rôles : Monsieur Logre est le gentil, tandis que le père du Petit Poucet joue le "méchant" de l'histoire (alors que dans le conte d'origine, il abandonne ses enfants dans la forêt pour ne pas les voir mourir de faim sous ses yeux, ce qui est quand même plus sympa ).
Probablement inspirés par le "Emilie Jolie" de Philippe Chatel, les auteurs du conte musical font appel à une multitude d'artistes connus : on y retrouve ainsi Richard Gotainer, Alain Souchon, Fabienne Thibaut, Renaud, Jacques Higelin pour les plus connus. Entre les chansons, la narration est assurée par l'inoxydable Michel Drucker.
De fait, le vinyle est devenu un collector, rien que pour ses artistes! Les chansons sont pour la plupart très réussies et on pouvait entendre la plupart d'entre elles sur Muppies FM, sur Superloustic, et encore aujourd'hui sur : mais si vous ne connaissez pas le conte, je suis sûr que vous n'aurez pas deviné qu'elles faisaient partie du même album!
L'histoire, en revanche, oscille entre le bizarre, le déprimant et la leçon sentencieuse sur les bienfaits de Dame Nature.
Dans une ferme située dans une campagne printanière et bucolique vivent le Capitaine Poucet, commandant des bûcherons de Paris (sisi, ça existe: il y a trois arbres, donc il faut des fonctionnaires municipaux pour les couper), sa femme et leur fils, Pierre. Oui, un seul enfant, car contrairement au conte, l'autoritaire Capitaine Poucet suit scrupuleusement les instructions du planning familial.
L'histoire commence lorsque le hiérarque annonce à sa famille une joyeuse nouvelle : pour Noël, ils vont déménager au 23ème étage de la Trump Tower, avec électricité, eau courante, air conditionné, moquette allergène et tout le toutim! Et Richard Gotainer d'entonner : "Je suis le capitaine des bûcherons, j'aime les arbres en rondelles de saucissons".
Mme Poucet, ménagère de moins de 50 ans, est moyennement convaincue mais elle finit par se ranger à l'avis de son mari et va faire la vaisselle. Fabienne Thibaut chante "D'accord d'accord pour le confort, d'accord d'accord mon mari d'accord, c'est toi le plus fort.".
N'oublions pas, nous sommes en 1986 et les femmes n'ont pas encore le droit de vote.
Pierre, lui, voulait de nouvelles bottes pour Noël pour aller se promener dans la campagne, mais son père, habile stratagème, lui propose plutôt une télé couleur, car il sait ce qui est bon pour les enfants. Pierre chante qu'il ne veut surtout pas d'ascenseur, car ils lui font mal, mal, mal au cœur.
Il décide donc de s'enfuir en cachette. Contrairement au conte, il ne prend pas de petits cailloux blancs car il n'a pas l'intention de rentrer à la maison : mais avant de partir, il libère les lapins de leur clapier. Ceux-ci se mettent à entonner "C'est nous la compagnie des lapins bl..." (attends, euh... non, je me suis trompé de conte) "Lorsque l'on voit une tour grise, on la peint. Je la peins, tu la peins, on la peint : normal puisqu'on est des lapins."
N'oublions pas, nous sommes en 1986 et l'humour se résumait à Jean Roucas et Michel Leeb. Laurent Ruquier n'avait pas encore inventé le calembour de qualité.
Pierre fait de l'autostop et finit par rencontrer un routier sympa joué par Renaud qui le prend en charge dans son poids lourd, car dans son rétro-rétroviseur, il est bien trop, bien trop rêveur. C'est effectivement un drôle de camionneur, puisqu'il finit par laisser Pierre sur le bord de la route en pleine nuit au milieu de la forêt de Rambouillet.
N'oublions pas, nous sommes en 1986, et tout le monde adorait l'Aventure des Ewoks, où des enfants se retrouvent seuls et abandonnés dans une forêt.
Pierre s'enfonce dans la forêt et, tombant de sommeil, il entend des bruits inquiétants et des hurlements lugubres. Michael Jackson surgit alors dans les ténèbres...
(Bon, il faut vraiment que je relise mieux mon script pour la prochaine fois...).
Non, Pierre rencontre sept petits filles qui l'emmènent dans le chalet de leur père, M.Logre, en chantant une drôle de comptine "Dans la maison de M.Logre, je me suis fait manger... un pied".
M.Logre est plutôt sympa, en fait : il invite Pierre à manger et lui sort un menu tout droit extrait d'un catalogue Naturalia. Après le repas, il prend une guitare et la voix de Jacques Higelin pour chanter que quand ils étaient touts petits, Poucet et Logre étaient de grands amis qui s'éclataient à couper les espèces d'arbres les plus protégées pour bâtir des cabanes en bois. Il a cependant appris à aimer les arbres et finit par changer d'activité (probablement après avoir fait un séjour en cabane, justement).
Après une bonne nuit de sommeil, les flics débarquent ("22, v'là les flics, envoyons la musique, ayons l'air naturel, jouons à la courte échelle.") pour arrêter Logre, accusé de ne pas avoir envoyé ses filles à l'école. Mais avant de les suivre, Logre a le temps d'offrir à Pierre sa belle paire de bottes. Pierre ne semble pas surpris de voir son père derrière les gendarmes, et le Capitaine Poucet s'exclame "Ah, te voilà, toi, j'en étais sûr! Monte dans la voiture!"
(Euh, attends, attends, là, il faut qu'on m'explique parce que là, on dirait que l'histoire a été écrite par un scénariste de "24 heures chrono" ou d'un film DC comics. Comment se fait-il que le Capitaine Poucet sache que Pierre est justement là, chez son ancien meilleur ami, situé à des kilomètres de sa ferme? Et pourquoi a-t-il été autorisé à suivre une opération de police dont l'objet n'a rien à voir avec la recherche de son gamin? N'oublions pas, on est en 1986 et Pierre n'a pas encore de tracker dans son smartphone!)
La fin est super : dans la Trump Tower, le Capitaine Poucet et sa femme regarde Patrick Sébastien à la télé tandis que Pierre est seul dans sa chambre. Il sort les bottes de dessous son lit, les enfile et se voit "comme un immense maronnier suspendu dans le ciel bleu". Le narrateur nous explique qu' "il est immensément heureux".
Car oui, ce sont des bottes VR, qui simulent parfaitement la réalité, de sorte qu'on n'a plus besoin d'aller dans la vraie nature. Plus tard, Pierre s'achètera une PS4 et un Oculus Rift, et vivra comme un geek reclu, ce qui, en 1986, était donc considéré comme le sommet de l'épanouissement personnel. Happy End!
L'eusses-tu cru?
- La musique est composée Claude Engel, guitariste multiforme qui travailla pour les plus grands : Aznavour, Gainsbourg, Cosma, Cabrel, les Sex Pistols, etc. Mais il est surtout connu pour avoir composé la quasi-totalité des titres de Richard Gotainer avant 2000. Sa touche synthé, ludique et zazou, si caractéristique, est d'ailleurs parfaitement reconnaissable dans la Fugue du Petit Poucet (en particulier dans le premier titre, chanté par Gotainer, qui ne déparerait pas s'il était sur un album du chanteur).
- Bon, le coup de reprendre la formule "Emilie Jolie" pour essayer d'en reproduire le succès, ça pourrait faire un peu "intéressé" sur les bords. Mais en réalité, le 33T a été vendu au profit d'un organisme caritatif, Enfant-retour, qui aidait à retrouver les enfants disparus, d'où la thématique assez particulière du disque...
Les loustics, c'est tout pour cette fois-ci. Comme toujours, vos avis et souvenirs sur le sujet du jour sont les bienvenus! Pas d'excuse cette fois-ci : vous connaissez forcément ces chansons!
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Re: NostaLoustic
J'en profite pour signaler aux admins que l'italique ne marche plus et que le smiley vert malade :><: non plus!
- cochise
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Re: NostaLoustic
FrozenOwl a écrit : ↑jeu. 16 nov. 2017 23:42Nostaloustic 11 - la Fugue du petit Poucet
Salut les Loustics!
Aujourd'hui, je vais vous narrer le récit d'un conte musical adapté d'une nouvelle adaptée elle-même d'un conte traditionnel. Nous sommes en 1986, et en cette époque reculée, il n'y a encore qu'une seule trilogie de Star Wars et le cinéma hollywoodien n'a pas encore pris l'habitude de recycler ad nauseam ses licences les plus juteuses.
Pourtant, c'est bien en cette année qu'un groupe d'artistes décide d'adapter en conte musical une nouvelle de Michel Tournier de 1979, "La Fugue du Petit Poucet", qui apparait dans le recueil "Sept contes" (on y trouve aussi Barbedor, la Mère Noël, la Fin de Robinson Crusoé, etc.). Prenant le contrepied de Charles Perraut, Tournier adapte à la mode hippie le conte bien connu, en renversant les rôles : Monsieur Logre est le gentil, tandis que le père du Petit Poucet joue le "méchant" de l'histoire (alors que dans le conte d'origine, il abandonne ses enfants dans la forêt pour ne pas les voir mourir de faim sous ses yeux, ce qui est quand même plus sympa ).
Probablement inspirés par le "Emilie Jolie" de Philippe Chatel, les auteurs du conte musical font appel à une multitude d'artistes connus : on y retrouve ainsi Richard Gotainer, Alain Souchon, Fabienne Thibaut, Renaud, Jacques Higelin pour les plus connus. Entre les chansons, la narration est assurée par l'inoxydable Michel Drucker.
De fait, le vinyle est devenu un collector, rien que pour ses artistes! Les chansons sont pour la plupart très réussies et on pouvait entendre la plupart d'entre elles sur Muppies FM, sur Superloustic, et encore aujourd'hui sur : mais si vous ne connaissez pas le conte, je suis sûr que vous n'aurez pas deviné qu'elles faisaient partie du même album!
L'histoire, en revanche, oscille entre le bizarre, le déprimant et la leçon sentencieuse sur les bienfaits de Dame Nature.
Dans une ferme située dans une campagne printanière et bucolique vivent le Capitaine Poucet, commandant des bûcherons de Paris (sisi, ça existe: il y a trois arbres, donc il faut des fonctionnaires municipaux pour les couper), sa femme et leur fils, Pierre. Oui, un seul enfant, car contrairement au conte, l'autoritaire Capitaine Poucet suit scrupuleusement les instructions du planning familial.
L'histoire commence lorsque le hiérarque annonce à sa famille une joyeuse nouvelle : pour Noël, ils vont déménager au 23ème étage de la Trump Tower, avec électricité, eau courante, air conditionné, moquette allergène et tout le toutim! Et Richard Gotainer d'entonner : "Je suis le capitaine des bûcherons, j'aime les arbres en rondelles de saucissons".
Mme Poucet, ménagère de moins de 50 ans, est moyennement convaincue mais elle finit par se ranger à l'avis de son mari et va faire la vaisselle. Fabienne Thibaut chante "D'accord d'accord pour le confort, d'accord d'accord mon mari d'accord, c'est toi le plus fort.".
N'oublions pas, nous sommes en 1986 et les femmes n'ont pas encore le droit de vote.
Pierre, lui, voulait de nouvelles bottes pour Noël pour aller se promener dans la campagne, mais son père, habile stratagème, lui propose plutôt une télé couleur, car il sait ce qui est bon pour les enfants. Pierre chante qu'il ne veut surtout pas d'ascenseur, car ils lui font mal, mal, mal au cœur.
Il décide donc de s'enfuir en cachette. Contrairement au conte, il ne prend pas de petits cailloux blancs car il n'a pas l'intention de rentrer à la maison : mais avant de partir, il libère les lapins de leur clapier. Ceux-ci se mettent à entonner "C'est nous la compagnie des lapins bl..." (attends, euh... non, je me suis trompé de conte) "Lorsque l'on voit une tour grise, on la peint. Je la peins, tu la peins, on la peint : normal puisqu'on est des lapins."
N'oublions pas, nous sommes en 1986 et l'humour se résumait à Jean Roucas et Michel Leeb. Laurent Ruquier n'avait pas encore inventé le calembour de qualité.
Pierre fait de l'autostop et finit par rencontrer un routier sympa joué par Renaud qui le prend en charge dans son poids lourd, car dans son rétro-rétroviseur, il est bien trop, bien trop rêveur. C'est effectivement un drôle de camionneur, puisqu'il finit par laisser Pierre sur le bord de la route en pleine nuit au milieu de la forêt de Rambouillet.
N'oublions pas, nous sommes en 1986, et tout le monde adorait l'Aventure des Ewoks, où des enfants se retrouvent seuls et abandonnés dans une forêt.
Pierre s'enfonce dans la forêt et, tombant de sommeil, il entend des bruits inquiétants et des hurlements lugubres. Michael Jackson surgit alors dans les ténèbres...
(Bon, il faut vraiment que je relise mieux mon script pour la prochaine fois...).
Non, Pierre rencontre sept petits filles qui l'emmènent dans le chalet de leur père, M.Logre, en chantant une drôle de comptine "Dans la maison de M.Logre, je me suis fait manger... un pied".
M.Logre est plutôt sympa, en fait : il invite Pierre à manger et lui sort un menu tout droit extrait d'un catalogue Naturalia. Après le repas, il prend une guitare et la voix de Jacques Higelin pour chanter que quand ils étaient touts petits, Poucet et Logre étaient de grands amis qui s'éclataient à couper les espèces d'arbres les plus protégées pour bâtir des cabanes en bois. Il a cependant appris à aimer les arbres et finit par changer d'activité (probablement après avoir fait un séjour en cabane, justement).
Après une bonne nuit de sommeil, les flics débarquent ("22, v'là les flics, envoyons la musique, ayons l'air naturel, jouons à la courte échelle.") pour arrêter Logre, accusé de ne pas avoir envoyé ses filles à l'école. Mais avant de les suivre, Logre a le temps d'offrir à Pierre sa belle paire de bottes. Pierre ne semble pas surpris de voir son père derrière les gendarmes, et le Capitaine Poucet s'exclame "Ah, te voilà, toi, j'en étais sûr! Monte dans la voiture!"
(Euh, attends, attends, là, il faut qu'on m'explique parce que là, on dirait que l'histoire a été écrite par un scénariste de "24 heures chrono" ou d'un film DC comics. Comment se fait-il que le Capitaine Poucet sache que Pierre est justement là, chez son ancien meilleur ami, situé à des kilomètres de sa ferme? Et pourquoi a-t-il été autorisé à suivre une opération de police dont l'objet n'a rien à voir avec la recherche de son gamin? N'oublions pas, on est en 1986 et Pierre n'a pas encore de tracker dans son smartphone!)
La fin est super : dans la Trump Tower, le Capitaine Poucet et sa femme regarde Patrick Sébastien à la télé tandis que Pierre est seul dans sa chambre. Il sort les bottes de dessous son lit, les enfile et se voit "comme un immense maronnier suspendu dans le ciel bleu". Le narrateur nous explique qu' "il est immensément heureux".
Car oui, ce sont des bottes VR, qui simulent parfaitement la réalité, de sorte qu'on n'a plus besoin d'aller dans la vraie nature. Plus tard, Pierre s'achètera une PS4 et un Oculus Rift, et vivra comme un geek reclu, ce qui, en 1986, était donc considéré comme le sommet de l'épanouissement personnel. Happy End!
L'eusses-tu cru?
- La musique est composée Claude Engel, guitariste multiforme qui travailla pour les plus grands : Aznavour, Gainsbourg, Cosma, Cabrel, les Sex Pistols, etc. Mais il est surtout connu pour avoir composé la quasi-totalité des titres de Richard Gotainer avant 2000. Sa touche synthé, ludique et zazou, si caractéristique, est d'ailleurs parfaitement reconnaissable dans la Fugue du Petit Poucet (en particulier dans le premier titre, chanté par Gotainer, qui ne déparerait pas s'il était sur un album du chanteur).
- Bon, le coup de reprendre la formule "Emilie Jolie" pour essayer d'en reproduire le succès, ça pourrait faire un peu "intéressé" sur les bords. Mais en réalité, le 33T a été vendu au profit d'un organisme caritatif, Enfant-retour, qui aidait à retrouver les enfants disparus, d'où la thématique assez particulière du disque...
Les loustics, c'est tout pour cette fois-ci. Comme toujours, vos avis et souvenirs sur le sujet du jour sont les bienvenus! Pas d'excuse cette fois-ci : vous connaissez forcément ces chansons!
A la prochaine dans Nostaloustic, et bon week-end sur
Nostaloustic 11
se matin quelle chance j'suis de repos et donc pas de taf !
je me fais couler un bon chocolat chOOOooooo et hop je saute sur la rubrique de FRozzzz comme je le faisais "avant" sur mon pif et hercule poche du début de semaine.
et je tenais une nouvelle fois à te remercier pour se travail riche en information que tu nous propose,
pour ton style, ta manière et ton humour si généreux dans ton écriture.
surtout lâche pas le morceau et fait nous partager d'autre rubrique comme celle là
tout en écoutant superloustic
Re: NostaLoustic
Nostaloustic 12 - Tout foufou
Cette semaine nous avons reçu des centaines de courriers de lecteurs et je ne résiste pas à en partager quelques uns avec vous. Voyons voir :
"Cher FrozenOwl, dans ton dernier Superloustic, tu cites à plusieurs reprises un artiste méconnu, Richard Grotainer. Pourrais-tu nous en dire plus?"
"Salut Froz, ton émission fait une pub déplorable pour les artistes que tu massacres et je déteste Gotainer. Pourrais-tu faire un numéro spécial sur lui?"
"Cher Frogenbowl, t'es quand même un peu salaud d'être allé chercher dans les tréfonds les plus caca de ma discographie alors que j'ai fait des tas de tubes 'achement plus mieux! T'as intérêt à corriger le tir dans le prochain sinon je te colle un procès au cul. Bisous, Richard."
"Cher FrozenOwl, je me rappelerai toujours de cette torride nuit d'amour à Venise quand tu avais prétendu à ta femme être en déplacement profes..." Euuuuuh, brrrmbl, voilà, voilà...
Très tôt, le petit Richard manifeste un penchant prononcé pour la gaudriole. Bricoleur et touche-à-tout, son goût pour le spectacle le conduit à monter avec son pote Jacky (un autre zazou bien connu) des petits spectacles de cabaret. Tout ceci ne marche pas très bien. Et tandis que Jacky s'oriente vers une carrière d'attaché de presse qui le conduira vers la télé, Richard persiste dans le one-man-show et connait un succès d'estime.
Pour rassurer ses parents, il s'inscrit dans une fac de droit. Mais le sage et austère monde de la Justice est trop étriqué pour l'imagination, la créativité et l'humour de Gotainer. Et celui-ci, après quelques petits boulots, s'oriente naturellement vers la pub, secteur en pleine expansion dans les années 70-80.
Son sens de la formule et de la mélodie font un tabac (pas entendu cette formule depuis 1992...). Faites une expérience simple : rappelez-vous d'un jingle au hasard d'une pub connue des annnées 80.
Au hasard.
N'importe quelle pub dont vous vous rappelez le jingle.
Ca y est?
Bon, ben c'est Gotainer qui l'a faite.
Le monde la pub permet à Richard de rencontrer de multiples musiciens, dont Claude Engel, dont on a parlé dans le dernier épisode. Un premier album sort en 1979 et rencontre le succès. Les textes de Gotainer, ciselés avec sa plume fantaisiste, matchent parfaitement avec les compositions à la guitare de Engel. "J'entends de mon lit/La situation est tragique/J'entends de mon lit/Comme une musique/Un genre de moustique/Un ouistiti de cet acabit/Un genre de bête vole dans la nuit."
Suivent "Les contes de traviole", puis "Tout foufou", dans lequel il adopte le style synthé qui le caractérisera durant toutes les années 80. Les tubes s'enchaînent, en album ou en singles : "Chipie", "Tronche de cake" "Le sampa", "La mambo du décalco", "Le Youki".
Richard Gotainer allie à son talent musical inné, un sens du "show" qui le propulsera sur les écrans de cinéma puis de télévision : son personnage de clown zazou en fait la coqueluche des émissions de variété.
En 1987, il collabore avec Uderzo et Gotlib pour créer un album dans l'univers d'Asterix "Vive la Gaule!" (jeu de mots...). Sans véritablement nommer les héros de la BD, le chansons sont des références directes à cet univers et plusieurs d'entre elles étaient diffusées sur Superloustic : "La potion magique", "Mon gros copain", etc.
Malheureusement, le public se détourne des chants zazous, le synthé et le look coco font place au rap et à la R&B. Richard Gotainer quitte les feux de la rampe, mais cela ne l'empêche pas de continuer à créer et à composer! En 2004, il crée même une pièce de théâtre à neuf personnages qu'il joue tout seul comme un grand, "La Goutte au Pépère". Qu'on apprécie ou non son humour, on y retrouve sa verve et son sens aiguisé du verbe.
L'eusses-tu cru?
- Malgré son air d'éternel enfant éberlué, Gotainer n'a pas écrit QUE des chansons pour les loustics. En voici une que vous n'avez JAMAIS entendu sur Superloustic :
- Succès ou non, Richard Gotainer n'a jamais cessé de s'amuser, et même s'il ne passe plus trop à la télé, les nouveaux médias lui permettent de continuer la provoc' avec humour.
Les loustics, c'est tout pour ce soir!
Gardez votre âme d'enfant, et comme Richard, vous pourrez chanter :
"Je veux demeurer jeune toutou, dingo / Me garder du chien qui sait tout, vieux sapajou / Je veux rester tel un sou neuf, l'hurluberlu qui sort de l'oeuf / Je veux demeurer tout fou, toutou tout foufou"
Cette semaine nous avons reçu des centaines de courriers de lecteurs et je ne résiste pas à en partager quelques uns avec vous. Voyons voir :
"Cher FrozenOwl, dans ton dernier Superloustic, tu cites à plusieurs reprises un artiste méconnu, Richard Grotainer. Pourrais-tu nous en dire plus?"
"Salut Froz, ton émission fait une pub déplorable pour les artistes que tu massacres et je déteste Gotainer. Pourrais-tu faire un numéro spécial sur lui?"
"Cher Frogenbowl, t'es quand même un peu salaud d'être allé chercher dans les tréfonds les plus caca de ma discographie alors que j'ai fait des tas de tubes 'achement plus mieux! T'as intérêt à corriger le tir dans le prochain sinon je te colle un procès au cul. Bisous, Richard."
"Cher FrozenOwl, je me rappelerai toujours de cette torride nuit d'amour à Venise quand tu avais prétendu à ta femme être en déplacement profes..." Euuuuuh, brrrmbl, voilà, voilà...
Très tôt, le petit Richard manifeste un penchant prononcé pour la gaudriole. Bricoleur et touche-à-tout, son goût pour le spectacle le conduit à monter avec son pote Jacky (un autre zazou bien connu) des petits spectacles de cabaret. Tout ceci ne marche pas très bien. Et tandis que Jacky s'oriente vers une carrière d'attaché de presse qui le conduira vers la télé, Richard persiste dans le one-man-show et connait un succès d'estime.
Pour rassurer ses parents, il s'inscrit dans une fac de droit. Mais le sage et austère monde de la Justice est trop étriqué pour l'imagination, la créativité et l'humour de Gotainer. Et celui-ci, après quelques petits boulots, s'oriente naturellement vers la pub, secteur en pleine expansion dans les années 70-80.
Son sens de la formule et de la mélodie font un tabac (pas entendu cette formule depuis 1992...). Faites une expérience simple : rappelez-vous d'un jingle au hasard d'une pub connue des annnées 80.
Au hasard.
N'importe quelle pub dont vous vous rappelez le jingle.
Ca y est?
Bon, ben c'est Gotainer qui l'a faite.
Le monde la pub permet à Richard de rencontrer de multiples musiciens, dont Claude Engel, dont on a parlé dans le dernier épisode. Un premier album sort en 1979 et rencontre le succès. Les textes de Gotainer, ciselés avec sa plume fantaisiste, matchent parfaitement avec les compositions à la guitare de Engel. "J'entends de mon lit/La situation est tragique/J'entends de mon lit/Comme une musique/Un genre de moustique/Un ouistiti de cet acabit/Un genre de bête vole dans la nuit."
Suivent "Les contes de traviole", puis "Tout foufou", dans lequel il adopte le style synthé qui le caractérisera durant toutes les années 80. Les tubes s'enchaînent, en album ou en singles : "Chipie", "Tronche de cake" "Le sampa", "La mambo du décalco", "Le Youki".
Richard Gotainer allie à son talent musical inné, un sens du "show" qui le propulsera sur les écrans de cinéma puis de télévision : son personnage de clown zazou en fait la coqueluche des émissions de variété.
En 1987, il collabore avec Uderzo et Gotlib pour créer un album dans l'univers d'Asterix "Vive la Gaule!" (jeu de mots...). Sans véritablement nommer les héros de la BD, le chansons sont des références directes à cet univers et plusieurs d'entre elles étaient diffusées sur Superloustic : "La potion magique", "Mon gros copain", etc.
Malheureusement, le public se détourne des chants zazous, le synthé et le look coco font place au rap et à la R&B. Richard Gotainer quitte les feux de la rampe, mais cela ne l'empêche pas de continuer à créer et à composer! En 2004, il crée même une pièce de théâtre à neuf personnages qu'il joue tout seul comme un grand, "La Goutte au Pépère". Qu'on apprécie ou non son humour, on y retrouve sa verve et son sens aiguisé du verbe.
L'eusses-tu cru?
- Malgré son air d'éternel enfant éberlué, Gotainer n'a pas écrit QUE des chansons pour les loustics. En voici une que vous n'avez JAMAIS entendu sur Superloustic :
- Succès ou non, Richard Gotainer n'a jamais cessé de s'amuser, et même s'il ne passe plus trop à la télé, les nouveaux médias lui permettent de continuer la provoc' avec humour.
Les loustics, c'est tout pour ce soir!
Gardez votre âme d'enfant, et comme Richard, vous pourrez chanter :
"Je veux demeurer jeune toutou, dingo / Me garder du chien qui sait tout, vieux sapajou / Je veux rester tel un sou neuf, l'hurluberlu qui sort de l'oeuf / Je veux demeurer tout fou, toutou tout foufou"
Modifié en dernier par FrozenOwl le dim. 26 nov. 2017 20:55, modifié 2 fois.
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Re: NostaLoustic
Quel plaisir de retrouver les Nostaloustics ! Et quel talent d'écriture !
Merci !!!
Merci !!!
Re: NostaLoustic
Salut FrozenOwl,FrozenOwl a écrit : ↑dim. 26 nov. 2017 00:48Nostaloustic 12 - Tout foufou
Cette semaine nous avons reçu des centaines de courriers de lecteurs et je ne résiste pas à en partager quelques uns avec vous. Voyons voir :
"Cher FrozenOwl, dans ton dernier Superloustic, tu cites à plusieurs reprises un artiste méconnu, Richard Grotainer. Pourrais-tu nous en dire plus?"
"Salut Froz, ton émission fait une pub déplorable pour les artistes que tu massacres et je déteste Gotainer. Pourrais-tu faire un numéro spécial sur lui?"
"Cher Frogenbowl, t'es quand même un peu salaud d'être allé chercher dans les tréfonds les plus caca de ma discographie alors que j'ai fait des tas de tubes 'achement plus mieux! T'as intérêt à corriger le tir dans le prochain sinon je te colle un procès au cul. Bisous, Richard."
"Cher FrozenOwl, je me rappelerai toujours de cette torride nuit d'amour à Venise quand tu avais prétendu à ta femme être en déplacement profes..." Euuuuuh, brrrmbl, voilà, voilà...
Très tôt, le petit Richard manifeste un penchant prononcé pour la gaudriole. Bricoleur et touche-à-tout, son goût pour le spectacle le conduit à monter avec son pote Jacky (un autre zazou bien connu) des petits spectacles de cabaret. Tout ceci ne marche pas très bien. Et tandis que Jacky s'oriente vers une carrière d'attaché de presse qui le conduira vers la télé, Richard persiste dans le one-man-show et connait un succès d'estime.
Pour rassurer ses parents, il s'inscrit dans une fac de droit. Mais le sage et austère monde de la Justice est trop étriqué pour l'imagination, la créativité et l'humour de Gotainer. Et celui-ci, après quelques petits boulots, s'oriente naturellement vers la pub, secteur en pleine expansion dans les années 70-80.
Son sens de la formule et de la mélodie font un tabac (pas entendu cette formule depuis 1992...). Faites une expérience simple : rappelez-vous d'un jingle au hasard d'une pub connue des annnées 80.
Au hasard.
N'importe quelle pub dont vous vous rappelez le jingle.
Ca y est?
Bon, ben c'est Gotainer qui l'a faite.
Le monde la pub permet à Richard de rencontrer de multiples musiciens, dont Claude Engel, dont on a parlé dans le dernier épisode. Un premier album sort en 1979 et rencontre le succès. Les textes de Gotainer, ciselés avec sa plume fantaisiste, matchent parfaitement avec les compositions à la guitare de Engel. "J'entends de mon lit/La situation est tragique/J'entends de mon lit/Comme une musique/Un genre de moustique/Un ouistiti de cet acabit/Un genre de bête vole dans la nuit."
Suivent "Les contes de traviole", puis "Tout foufou", dans lequel il adopte le style synthé qui le caractérisera durant toutes les années 80. Les tubes s'enchaînent, en album ou en singles : "Chipie", "Tronche de cake" "Le sampa", "La mambo du décalco", "Le Youki".
Richard Gotainer allie à son talent musical inné, un sens du "show" qui le propulsera sur les écrans de cinéma puis de télévision : son personnage de clown zazou en fait la coqueluche des émissions de variété.
En 1987, il collabore avec Uderzo et Gotlib pour créer un album dans l'univers d'Asterix "Vive la Gaule!" (jeu de mots...). Sans véritablement nommer les héros de la BD, le chansons sont des références directes à cet univers et plusieurs d'entre elles étaient diffusées sur Superloustic : "La potion magique", "Mon gros copain", etc.
Malheureusement, le public se détourne des chants zazous, le synthé et le look coco font place au rap et à la R&B. Richard Gotainer quitte les feux de la rampe, mais cela ne l'empêche pas de continuer à créer et à composer! En 2004, il crée même une pièce de théâtre à neuf personnages qu'il joue tout seul comme un grand, "La Goutte au Pépère". Qu'on apprécie ou non son humour, on y retrouve sa verve et son sens aiguisé du verbe.
L'eusses-tu cru?
- Malgré son air d'éternel enfant éberlué, Gotainer n'a pas écrit QUE des chansons pour les loustics. En voici une que vous n'avez JAMAIS entendu sur Superloustic :
- Succès ou non, Richard Gotainer n'a jamais cessé de s'amuser, et même s'il ne passe plus trop à la télé, les nouveaux médias lui permettent de continuer la provoc' avec humour.
Les loustics, c'est tout pour ce soir!
Gardez votre âme d'enfant, et comme Richard, vous pourrez chanter :
"Je veux demeurer jeune toutou, dingo / Me garder du chien qui sait tout, vieux sapajou / Je veux rester tel un sou neuf, l'hurluberlu qui sort de l'oeuf / Je veux demeurer tout fou, toutou tout foufou"
super sympa d'avoir repris les nostaloustics, je me suis régalé.
Merci pour ces nouveaux numéros, riches en info et en souvenirs... Oui ces souvenirs qui nous rendent heureux d'y repenser, mais tristes de ne plus y être, c'est de la nostalgie non ?
En tout cas, il faut saluer ton effort. C'est du temps, du travail de recherche, d'écriture et de relecture, là où on n'en as pas forcément, surtout à l'approche des fêtes de fin d'année.
Merci encore et j'attends avec impatience le prochain.
Re: NostaLoustic
Bonjour FrozenOwl, alors évidemment je débarque comme une fleur sur SL.com et j'ai des métros de retard...
...MAIS !
J'ai adoré te lire, j'ai passé un super moment ! Merci pour ces épisodes, ton idée est top !
J'espère lire un NostaLoustic sur les Abbacadabra un de ces 4 ;)
Merci encore !
...MAIS !
J'ai adoré te lire, j'ai passé un super moment ! Merci pour ces épisodes, ton idée est top !
J'espère lire un NostaLoustic sur les Abbacadabra un de ces 4 ;)
Merci encore !
Re: NostaLoustic
Saluts, les amis! Merci beaucoup pour vos retours, ça fait chaud au cœur!
Alors bien sûr, ça n'a l'air de rien, mais un épisode de Nostaloustic, ça prend quand même quelques heures de préparation. C'est étalé sur plusieurs jours, car plus on creuse un sujet, plus on en découvre. Et puis l'inspiration est capricieuse : il lui faut parfois du temps pour se manifester, trouver le bon gag, la bonne formule, etc.
Au départ, je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi lourd! Je m'étais engagé sur un rythme hebdo, mais du coup, c'était bien trop dur à tenir... Et quand j'ai voulu faire les émissions sur Chalopin, la quantité d'infos était telle que l'indigestion a commencé à se faire sentir!
J'ai arrêté un moment... mais ça m'a manqué en quelques semaines : en fait, j'ADORE faire ces émissions et partager ces moments avec vous. SI j'avais le temps et l'énergie, j'en ferais même des vraies émissions radios ou vidéos!
Mais soyons raisonnable : là, j'ai repris tranquillement, à un rythme apériodique qui me permet de bien creuser un truc quand j'en ressens le besoin, et de proposer de nouvelles choses "à peu près régulièrement" pour faire vivre le forum.
Je l'ai déjà dit, mais votre feedback est essentiel et un moteur essentiel de ma motivation! Pas juste le feedback positif (même si ça fait toujours plaisir car je doute facilement de moi!) : mais surtout le partage d'anecdotes ou d'opinions sur les artistes présentés dans Nostaloustic. Bref, même si vous détestez Gotainer, c'est super important de l'écrire!
Merci à tous pour votre lecture et vos encouragements, et à la prochaine (j'ai commencé!).
Alors bien sûr, ça n'a l'air de rien, mais un épisode de Nostaloustic, ça prend quand même quelques heures de préparation. C'est étalé sur plusieurs jours, car plus on creuse un sujet, plus on en découvre. Et puis l'inspiration est capricieuse : il lui faut parfois du temps pour se manifester, trouver le bon gag, la bonne formule, etc.
Au départ, je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi lourd! Je m'étais engagé sur un rythme hebdo, mais du coup, c'était bien trop dur à tenir... Et quand j'ai voulu faire les émissions sur Chalopin, la quantité d'infos était telle que l'indigestion a commencé à se faire sentir!
J'ai arrêté un moment... mais ça m'a manqué en quelques semaines : en fait, j'ADORE faire ces émissions et partager ces moments avec vous. SI j'avais le temps et l'énergie, j'en ferais même des vraies émissions radios ou vidéos!
Mais soyons raisonnable : là, j'ai repris tranquillement, à un rythme apériodique qui me permet de bien creuser un truc quand j'en ressens le besoin, et de proposer de nouvelles choses "à peu près régulièrement" pour faire vivre le forum.
Je l'ai déjà dit, mais votre feedback est essentiel et un moteur essentiel de ma motivation! Pas juste le feedback positif (même si ça fait toujours plaisir car je doute facilement de moi!) : mais surtout le partage d'anecdotes ou d'opinions sur les artistes présentés dans Nostaloustic. Bref, même si vous détestez Gotainer, c'est super important de l'écrire!
Merci à tous pour votre lecture et vos encouragements, et à la prochaine (j'ai commencé!).
Re: NostaLoustic
Eh bien perso je ne pourrais pas faire de commentaires détaillés cette fois-ci, parce que j'ai tout lu d'un coup, j'avais tout à rattraper, donc beaucoup de lecture, parce que malgré tout tu as beaucoup gratté si j'ose dire
Mais c'est bien écrit, bien agencé, les anecdotes sont bien choisies et c'est franchement divertissant ! Donc : objectif atteint !!
Et je crois qu'on peut dire que tu as inventé le concept de l' "émission écrite"
Même si effectivement ça prend du temps, c'est comme une chronique radio : 10 minutes d'antenne sont souvent plusieurs heures de préparation derrière !
Mais... faut continuer ! Tu nous fais vivre et revivre des choses qui nous rappellent que, même 25 ans après, nous sommes toujours de grands loustics !
Mais c'est bien écrit, bien agencé, les anecdotes sont bien choisies et c'est franchement divertissant ! Donc : objectif atteint !!
Et je crois qu'on peut dire que tu as inventé le concept de l' "émission écrite"
Même si effectivement ça prend du temps, c'est comme une chronique radio : 10 minutes d'antenne sont souvent plusieurs heures de préparation derrière !
Mais... faut continuer ! Tu nous fais vivre et revivre des choses qui nous rappellent que, même 25 ans après, nous sommes toujours de grands loustics !
- cochise
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- Enregistré le : lun. 28 mai 2012 19:22
- Localisation : Guyane fr en Amérique du Sud
Re: NostaLoustic
FrozenOwl a écrit : ↑jeu. 30 nov. 2017 13:41Saluts, les amis! Merci beaucoup pour vos retours, ça fait chaud au cœur!
Alors bien sûr, ça n'a l'air de rien, mais un épisode de Nostaloustic, ça prend quand même quelques heures de préparation. C'est étalé sur plusieurs jours, car plus on creuse un sujet, plus on en découvre. Et puis l'inspiration est capricieuse : il lui faut parfois du temps pour se manifester, trouver le bon gag, la bonne formule, etc.
Au départ, je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi lourd! Je m'étais engagé sur un rythme hebdo, mais du coup, c'était bien trop dur à tenir... Et quand j'ai voulu faire les émissions sur Chalopin, la quantité d'infos était telle que l'indigestion a commencé à se faire sentir!
J'ai arrêté un moment... mais ça m'a manqué en quelques semaines : en fait, j'ADORE faire ces émissions et partager ces moments avec vous. SI j'avais le temps et l'énergie, j'en ferais même des vraies émissions radios ou vidéos!
Mais soyons raisonnable : là, j'ai repris tranquillement, à un rythme apériodique qui me permet de bien creuser un truc quand j'en ressens le besoin, et de proposer de nouvelles choses "à peu près régulièrement" pour faire vivre le forum.
Je l'ai déjà dit, mais votre feedback est essentiel et un moteur essentiel de ma motivation! Pas juste le feedback positif (même si ça fait toujours plaisir car je doute facilement de moi!) : mais surtout le partage d'anecdotes ou d'opinions sur les artistes présentés dans Nostaloustic. Bref, même si vous détestez Gotainer, c'est super important de l'écrire!
Merci à tous pour votre lecture et vos encouragements, et à la prochaine (j'ai commencé!).
Ayer je viens de finir se dernier numéro de nostalouctic
et qu' un mot Bravooooo
quel talent !!!! j'attend avec impatience aussi comme les autres loustics de la galaxie d'orion ta prochaine rubrique
je te dédicace "flying thème d'E.T de john williams"
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